Ici, ce ne sont pas des œuvres. Je n’ai jamais voulu que ce soient des œuvres. Ici, ce sont des fragments, des morceaux arrachés au temps, à la matière, à la lumière, des morceaux de ce que j’ai pu retenir avant que ça ne disparaisse, parce que tout finit par disparaître, tout s’efface, et j’ai toujours eu peur de ce qui s’efface trop vite.

Des images figées, figées dans un instant, dans un souffle, des natures mortes, des lieux, des matières, des détails qui se sont arrêtés de bouger, comme si le monde avait fait une pause, ne serait-ce qu’un battement de cœur. Ce que j’ai gardé, je l’ai gardé sans chercher à l’expliquer, parce qu’expliquer, c’est souvent amoindrir, c’est enfermer.

C’est là. Silencieux.